AMOSE

Comme bon nombre d’artistes de la Métropole lilloise, c’est à la Braderie de l’art de Roubaix organisée chaque année au premier week-end de décembre que tout commence. Et c’est précisément là que j’ai rencontré pour la première fois AMOSE, il y a une petite vingtaine d’années.

Déjà à l’époque sa personnalité graphique était affirmée et m’avait séduit au premier coup d’œil. Son originalité est telle que l’artiste marque forcément les esprits. Son travail réside dans la maîtrise parfaite d’un équilibre entre le dynamisme de ses courbes et la poésie de ses humanoïdes imaginaires.

Dans ses compositions, l’artiste AMOSE varie les supports et mélange les médiums en travaillant à la fois collages, sérigraphies, encres et même acryliques.

Son style nous fait penser aux sculptures élancées de Giacometti. Influencé par le « Futurisme », mouvement artistique glorifiant le monde moderne, il s’inspire également dans sa mise en couleur, des constructivistes russes.

Les formes végétales qu’il utilise dans ses œuvres nous rappellent également l’Art Nouveau. Ses teintes, il aime les qualifier de « vintage » car pour lui, c’est le meilleur moyen de donner à ses personnages robotiques rétrofuturistes un côté intemporel alliant passé et futur.

L’objet de sa prédilection reste avant tout le corps humain qu’il étire, allonge, déforme, déconstruit partiellement ou totalement pour donner naissance à des spécimens mutants aux corps androgynes et hors du temps. Ces corps contorsionnés sont d’une telle légèreté qu’ils nous donnent l’impression de flotter.

De ces êtres imaginaires et énigmatiques, on observe des pieds et des mains qui s’enchevêtrent comme dans un ballet très contemporain.  Ces êtres déformés témoignent du paradoxe qui existe aujourd’hui entre une évolution technologique permanente, limite obsessionnelle et un retour aux valeurs ou aux modes de vie d’autrefois.

Au travers de l’œuvre qu’AMOSE a spécialement réalisée pour We Art 51, il pose une nouvelle fois son regard sur les cultures urbaines et plus particulièrement cette fois-ci dans l’univers du « Breakdance » et ses figures acrobatiques énergiques. Mais ici, on se débarrasse de tous les clichés de la ville, la nature reprend doucement ses droits. Elle vient même habiller le personnage de ses formes végétales.

Baptisée « ÉQUI-LIBRE », entre équité et liberté, il interprète dans cet arrêt sur image, le « Saut une main » si compliqué à réaliser. On devine une main posée sur terre, supportant le tronc, tel un arbre enraciné, symbiose parfaite entre l’homme et la nature.

 

Fiche d'identité d'AMOSE

C’est en 1996 à tout juste 17 ans, qu’Amaury Sagnier, alias Amose, débute ses études artistiques dans la section illustration de l’institut St Luc de Tournai en Belgique. Puis il décide de prolonger son apprentissage aux Beaux-Arts jusqu’en 2003. Depuis, il ne cesse de faire vivre ses œuvres sur les murs de Lille, de Paris, de Berlin, de Djerba, de Tel Aviv … et s’exposent dans les galeries du monde entier.

Nom de l’œuvre réalisée pour WE ART 51 : « Équi-Libre »

Format de l’œuvre originale : 60 x 80 cm