En surfant sur les réseaux sociaux, j’étais à la recherche d’un artiste au style affirmé pour une nouvelle collab’ avec We Art 51, lorsque soudain, un peu par hasard, je me suis arrêté sur une vidéo de l’artiste BLEG qui présentait en live la réalisation de l’une de ses œuvres.
J’ai instantanément été hypnotisé par les lignes homogènes avec lesquelles il compose pour dessiner ses personnages mi-hommes mi-créatures. Ses œuvres sont parfaitement équilibrées, ses traits sont de la même épaisseur, ils sont à la même distance, ils suivent un rythme fixe … son processus créatif est véritablement fascinant de régularité.
Devant son support, l’artiste BLEG ne sait pas à l’avance ce qu’il va réaliser. Il laisse sa main choisir une première ligne, puis complète le dessin d’un geste sûr, selon ces premières marques, par des formes et des mouvements entremêlés.
BLEG est un artiste qui travaille à l’instinct et la plupart du temps sans esquisses.
Son art est accessible, et compréhensible de tous, il nous séduit par tant de spontanéité et d’énergie créative.
Bercé petit par Pablo Picasso et Salvador Dali puis plus tard par les peintres modernes du XXème siècle, le Surréalisme, le Dadaïsme et le Bauhaus … il s’est très vite forgé un univers qui ne ressemble qu’à lui, identifiable au premier coup d’œil.
Certains voient dans ses œuvres une très forte influence de Jean Cocteau. BLEG vous dirait plutôt qu’il puise ses sources d’inspiration dans le travail de l’artiste franco-japonaise Tiffany Bouelle. Tous deux partagent la même vitalité du geste, l’assurance du tracé et la franchise de la composition.
Son œuvre tout entière, il nous la délivre de façon brute, à l’inverse du personnage qui est d’une gentillesse extrême.
Aussi pour mettre en valeur la toile « Fragments de nous » qu’il a imaginée pour We Art 51, je me devais de lui trouver « LE » temple de l’Art Brut.
Et c’est une rencontre fortuite, qui m’a offert cette opportunité au lendemain de la signature de sa sérigraphie. Lors d’un événement organisé par We Art 51, j’ai eu la chance de rencontrer une personne de la famille de Jean Dubuffet, fondateur de « l’Art Brut » qui m’a proposé de découvrir la demeure touquettoise de l’artiste et son atelier attenant. Celui-là même dans lequel Jean Dubuffet avait réalisé dans les années 60-70, les œuvres de la série intitulée l’Hourloupe.
Depuis la disparition du Maître en 1985, tout était resté dans son jus. Il y avait là son chevalet au vernis écaillé, son tabouret maculé de tâches de peinture, ses outils rouillés … l’occasion était trop belle d’immortaliser l’instant en y plaçant le tableau de BLEG.